Faut-il vraiment une invention révolutionnaire pour obtenir un brevet
Quand on pense au mot “brevet”, on imagine souvent une invention spectaculaire. Pourtant, la plupart des brevets déposés chaque année ne sont pas des ruptures. Ce sont de simples améliorations. Pour le comprendre, prenons un exemple du quotidien : « Le sachet refermable avec sa fermeture en plastique » qu’on ouvre et ferme d’un geste.
On pourrait penser que ce produit est figé depuis longtemps. Pourtant, il continue d’évoluer et des brevets sont encore déposés aujourd’hui. Le tout premier système de fermeture à glissière pour sac plastique remonte à plus de soixante ans. Un exemple classique est le brevet BE602699 (1962), un des premiers à décrire deux rails qui s’emboîtent pour fermer un sachet. À l’époque, c’était une nouveauté totale. Depuis, les fabricants n’ont cessé d’ajouter de petites améliorations. Et chacune de ces améliorations a, un jour, fait l’objet d’un brevet.
Plus récemment, on trouve par exemple le brevet EP 3 388 357 (2019), qui protège un sac avec deux bandes élastiques qui assurent une meilleure fermeture. On trouve aussi le brevet US 12,415,653 (2022), qui explique comment créer une fermeture refermable en matériau recyclable. Rien de spectaculaire à première vue. Mais ce sont des vraies idées techniques, nouvelles et utiles. Elles améliorent un produit que tout le monde connaît.
C’est cela qu’il faut retenir. Un brevet ne protège pas forcément une idée énorme. Il protège une nouvelle solution qui procure un effet technique. Une fermeture plus étanche. Une matière plus écologique. Une forme plus pratique. Une fabrication plus simple. Ce sont ces petits progrès, bien pensés, qui peuvent être protégés. Et il y en a dans presque tous les projets.
Beaucoup de personnes ne se rendent pas compte qu’elles ont déjà des idées brevetables, car elles pensent que seules les inventions “disruptives” comptent. En réalité, ce sont souvent les petites améliorations qui font la différence. Mais encore faut-il les repérer. C’est là qu’un expert en brevets est utile. Son rôle est d’identifier ce qui mérite d’être protégé, même quand l’inventeur lui-même ne le voit pas.
Bien sûr, un brevet ne remplace pas un bon produit. Pour réussir, il faut que l’objet réponde à un vrai besoin et trouve son public. Mais si l’innovation fonctionne et qu’elle est protégée, elle prend beaucoup plus de valeur. Le brevet évite les copies, renforce la position sur le marché et peut même attirer des investisseurs ou des partenaires.
Le sachet refermable en est un bon exemple. Un objet simple, connu et déjà ancien. Pourtant, il continue de générer des idées nouvelles et des brevets. Cela montre qu’il n’est pas nécessaire de changer le monde pour innover. Parfois, il suffit d’améliorer un détail.